Informalité et Formalisation

Entre 42% et 67% des travailleurs des pays du voisinage méridional travaillent dans l’économie informelle.

Organisation internationale du Travail (OIT)

Certains groupes de travailleurs et certaines catégories d’entreprises, certaines formes d’emploi ou certains secteurs particuliers sont plus exposés à l’informalité que d’autres. Néanmoins, dans la plupart des pays de la région, tout travailleur et toute entreprise peuvent être directement touchés par l’informalité.

Si l’économie informelle se caractérise par une grande diversité de situations tant dans la région qu’à l’intérieur des pays, elle a été exacerbée dans la plupart des pays par, entre autres facteurs, l’ajustement structurel, le chômage élevé, les inégalités et l’exclusion sociale.

La plupart des pays de la région ont connu un taux de chômage et un sous-emploi élevés et persistants, ce qui met en évidence l’incapacité des économies à créer suffisamment d’emplois décents dans le secteur structuré et à absorber de nouveaux arrivants sur le marché du travail.

Dans les pays couverts par SOLIFEM, on estime qu’en 2019, entre 42°% de toutes les personnes actives en Algérie et 67°% en Égypte gagnent leur vie dans l’économie informelle. Certaines catégories de travailleurs sont plus exposées à l’informalité que d’autres, comme les jeunes, les travailleurs les moins instruits, les travailleurs de l’agriculture, les travailleurs domestiques ou les travailleurs du secteur de la construction, les travailleurs saisonniers ou temporaires. Parmi les jeunes travailleurs âgés de 15 à 24 ans, par exemple, plus de 7 sur 10 occupent un emploi informel au Liban et plus de 9 sur 10 en Égypte. Malgré la grande hétérogénéité des situations, des besoins et des niveaux de vulnérabilité qui caractérisent les travailleurs de l’économie informelle, tous partagent une caractéristique importante: les travailleurs, ne sont pas reconnus ou suffisamment protégés dans les cadres juridiques et réglementaires pertinents ou ne bénéficient pas de leur mise en œuvre effective.

Le cadre de l’OIT pour la compréhension de l’économie informelle reconnaît la diversité et l’hétérogénéité des acteurs et des activités qui y sont impliqués et reconnaît que l’emploi informel existe dans le secteur formel. En 2015, la Conférence internationale du Travail (CIT) a adopté la Recommandation portant sur la transition de l’économie informelle à l’économie formelle.

Il s’agit de la première norme internationale du travail à se concentrer sur l’économie informelle dans son ensemble et met l’accent sur la transition de l’économie informelle à l’économie formelle comme moyen de parvenir à un travail décent pour tous. Cet instrument fournit aux pays des orientations pour concevoir des stratégies cohérentes et intégrées afin de faciliter la transition de l’économie informelle à l’économie formelle grâce à des approches adaptées à la diversité des situations nationales.

 

La formalisation de l’économie est en effet une condition nécessaire pour faire du travail décent une réalité, réduire la pauvreté et les inégalités, accroître la productivité et la durabilité des entreprises et élargir le champ d’action du gouvernement, notamment en temps de crise.

SOLIFEM renforcera la capacité des parties prenantes tripartites dans les pays/territoires cibles à concevoir et à mettre en œuvre, par le dialogue social, des cadres politiques inclusifs pour soutenir la transition de l’économie informelle à l’économie formelle (y compris pour empêcher l’informalisation des entreprises et des emplois).

Pour en savoir plus sur le l’informalité et la formalisation

 

Contact :

Mme Samia Archella

Chargée Technique de Projet 

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